jeudi 6 novembre 2008

Crash de 29 : contrôle possible

Une solution au problème posé par Kenneth Galbraith ? Dans des billets antérieurs j’ai parlé d’un Institut Pasteur qui traquerait les innovations financières comme des mutations de virus. Les travaux de John Galbraith indiquent une façon de préciser l’idée.
  • Si le financier cherche systématiquement à se déconnecter des lois de la nature par utilisation d’un effet de levier, il est, relativement, facile de détecter la manœuvre. On sait ce que l’on cherche.
  • Il est alors possible de repérer le décollage d’un indicateur. D’autant plus que certains sont particulièrement concernés. Par exemple, le PER, le rapport entre valeurs d’une entreprise et de ses bénéfices, explose à chaque crise. Pendant la bulle Internet, il avait dépassé le pic de 29. De même le taux d’endettement des ménages américains a atteint récemment un Everest. Une fois repéré un tel indicateur en mouvement, on peut chercher s’il n’y a pas quelque part un levier à l’œuvre.
  • À froid, en période de crise, à un moment où aucun intérêt n’est menacé, un tel mécanisme peut faire l’unanimité.
  • La difficulté, c’est la phase de gonflement de la bulle. Ceux qui en profitent vont alors s’opposer à une perforation. Argument habituel : il s’agit d’une innovation.
    À ce moment, pourquoi ne pas demander au peuple de trancher. De juger avec les éléments dont il dispose s’il s’agit d’une innovation d’un type favorable, ou qui va, comme lors des précédentes crises, le jeter à la rue. Une consultation directe n’est pas nécessaire : il suffit qu’il soit informé. S’il est inquiet, il sait influencer le gouvernement.

Leçon de changement.

  • Le risque de tout changement est qu’il mette à jour un « déchet toxique », quelque chose dont l’entreprise a honte. Ce peut être un détournement de bien social. Plus souvent c’est l’incompétence perçue de tout ou partie de ses membres. La menace de la révélation est fatale au porteur du changement (cas soulevé par Galbraith).
  • Technique pour éviter le danger : proposer à l’organisation une méthodologie d’analyse de ses problèmes, qu’elle va mettre en œuvre, elle-même. Contrôle de gestion, par exemple. L’application de la méthode va montrer les dangers qui menacent l’organisation sans que qui que ce soit soit en danger. Par exemple le contrôle de gestion dit à l’entreprise qu’elle n’en a plus pour très longtemps et pourquoi. Ses dirigeants sont en face de leurs responsabilités : est-il judicieux de continuer leurs dépenses somptuaires ?

Compléments :

Aucun commentaire: