J’ai entendu cette semaine la radio parler d’une étude affirmant l’innocuité des OGM, et d’un article du Figaro qui nous aurait encouragés à suivre l’avis des scientifiques qui l’avaient rédigée.
Au passage j’ai découvert que démontrer les risques des OGM était à notre charge. Pourquoi l’industrie pharmaceutique n’a-t-elle pas, elle aussi, exigé que nous lui démontrions la nocivité de ses produits ? Plus d’autorisations de mise sur le marché. Grosses économies.
Idée suivante : pourquoi un scientifique devrait décider à la place de la nation ? J’en suis arrivé à l’étrange conclusion que le scientifique est la personne la plus mal placée pour prendre une décision qui engage la collectivité. Pourquoi ?
- Depuis ses origines il a été étroitement spécialisé. Son opinion est exceptionnellement biaisée. Un facteur favorable à cette spécialisation est l’inadaptation sociale. Newton, par exemple, n’était pas loin d’être autiste. Lisez les biographies de grands scientifiques : je doute que vous ayez envie de leur confier la planète.
- En fait, par construction, le scientifique est un irresponsable. Quiconque a fait des études scientifiques sait qu’à leur base, il y a l’approximation. On fait un modèle de la réalité, on en déduit des conclusions. On les applique, et on teste. Tant que ça ne va pas, on bricole. Une fois un résultat satisfaisant obtenu, on s’arrête. L’hypothèse scientifique majeure est là : sur le long terme nous sommes tous morts. Après nous le déluge et l’effet de serre. Le scientifique n’a pas d’enfants. L’exemple du « génie génétique » :
Principe : on a constaté que les gènes donnaient certaines propriétés aux êtres vivants, d’où l’idée d’utiliser le gène de l’un pour donner ses propriétés à un autre. En réalité, plus la science explore la génétique plus elle comprend qu’elle ne sait rien : par exemple, les gènes ne semblent pas aussi individualistes qu’on le supposait. Par ailleurs, le transfert de gène est, au mieux, un bricolage : on bombarde une plante avec un assemblage génétique complexe, en espérant que le gène intéressant saura trouver son chemin. Si la plante présente les caractéristiques désirées on a réussi. Sinon, nouveaux essais.
Comment va évoluer le nouvel être vivant ainsi créé ? Que va donner son patrimoine biologique bricolé ? L’agglomérat de gènes qui lui a été transmis ? Que vont-ils faire dans la nature ? Quel impact vont-ils avoir sur les êtres vivants qui vont les consommer ?... On n’en sait rien, c’est pour cela que certains scientifiques proposent d’adopter, pour s’assurer de l’innocuité des OGM pour la vie de la planète, les procédures appliquées aux médicaments. Cest un minimum. Ce minimum est au dessus de nos moyens : les tests nécessaires rendraient non rentables les OGM. On espère donc que les OGM n’auront pas d’effets néfastes.
Inutile scientifique ? Non. Simplement, il doit expliquer à la société ses étroites connaissances, et lui laisser faire ce qu’il ne sait pas faire : prendre des décisions. Chacun son travail.
Compléments :
- Maïs OGM : le gouvernement ne remet pas en cause la clause de sauvegarde.
- Sur Newton : Newton was emotionally frigid, actively discouraged human contact, was known to laugh only once in his life (when a fellow student asked what use Euclid could be), and died bragging that he was a virgin and thus uncontaminated.
- SERALINI, Gilles, Ces OGM qui changent le monde, Champs Flammarion, 2004.
- Le triomphe des OGM.
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