Marcel Gauchet (Marcel Gauchet : "Où sont les lecteurs ? Aux abris en général...") va dans mon sens : la crise de la presse vient de l’oubli de sa mission, pas d’Internet.
La presse a besoin d’entrepreneurs qui sachent interpréter ce que signifie cette mission, aujourd’hui :
Or nous assistons au contraire à un rétrécissement très net du spectre, avec une actualité de plus en plus dépourvue de mémoire et une domination de l'information domestique sur l'information extérieure. Tout cela est provisoire. Je pense que la presse écrite va peut-être devenir, pour un temps, plus confidentielle, mais qu'elle va monter en gamme, de manière à fournir des services plus spécifiques, ce qui ne dispense pas d'une synergie avec toutes les nouvelles technologies.
La presse papier est là, justement pour fournir des clés, pour accroître la capacité d'exploiter toutes ces ressources désormais disponibles. Il y a une demande solvable pour ce rôle, même si elle est aujourd'hui minoritaire. Un véritable entrepreneur, de ceux qui ne suivent pas le troupeau, saurait repartir de cette base restreinte pour conquérir un public plus large. Après tout, c'est ni plus ni moins le trajet qu'a suivi Le Monde de Beuve-Méry dans l'après-1945.
Compléments :
- De la presse : Avenir de la presse, Faire réfléchir les élites et former les masses, Mal de la presse
- Du problème plus général que pose le remplacement de l’entrepreneur par le manager professionnel, des crises et disparitions qui s’ensuivent : Qui sont nos dirigeants ?
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