J’ai vu passer il y a quelques mois plusieurs articles sur ce type de régulation, flairant la mode de management, je m’en étais éloigné. En fait, j’avais tort et raison : ce fut une mode, certes, mais ce pourrait être utile. Malheureusement ça n’a été qu’une mode (Taking macro-prudential regulation seriously) :
- Toute notre réglementation porte sur l’individu, du coup nous leur imposons un même comportement, ce qui produit les crises. Par exemple, ils vendent tous quand le marché est liquide, et le rendent illiquide. Idem, le système d’incitation qui consistait à développer chez le dirigeant un réflexe pavlovien favorable à l’actionnaire s’est retourné contre ce dernier (Du danger des systèmes d’incitation). Ça ressemble beaucoup au dilemme du prisonnier.
- Il faudrait donc moins contraindre l’homme, mais plus la société. Exemples : le niveau des réserves des banques doit varier en fonction du volume emprunté par le marché. Plus malin : en période de crise, il ne faut pas contraindre les entreprises de la même façon : certaines peuvent encaisser le risque, d’autres pas. D’où équilibre acheteur / vendeur, alors qu’avec une réglementation aveugle on n’a plus que des vendeurs.
Mais alors, mon idée d’un Institut Pasteur du risque financier (un institut qui suivrait les innovations financières comme on suit les mutations de la grippe) était une mesure macro-prudentielle avant la mode !
Cependant, je continue à douter de l’efficacité de règles, aussi intelligentes soient-elles. L’homme les contournera toujours. Si nous confions le fonctionnement du monde à des règles figées et incomprises, nous sommes quasiment certains du désastre. Le seul moyen de contrôler l’homme c'est l’homme (= nous), et une adaptation permanente de la mesure à la contre mesure. Il faut être sur le qui-vive. La prudence est mère de la sagesse.
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