Échange avec Bill Belt, qui me fait comprendre que je n’ai rien compris au « Lean » et, d’ailleurs, à ce que j’ai lu (il y a fort longtemps) sur le sujet.
À la fin des années 80 une très célèbre étude menée par le MIT (et qui a donné le livre The Machine that Changed the World) a montré une évolution historique des techniques de production :
- « Craft production », fabrication artisanale.
- « Mass production » dont le pionnier est Ford et qui va être le mode de production qui va faire la fortune de l’Occident du 20ème siècle.
- les techniques japonaises, qui obéissent à une logique nouvelle. Par opposition à « Mass production », ils l’appellent « Lean production ».
D’après Bill Belt, la « Lean production » est la formalisation par les Occidentaux de ce qui était en fait partie intégrante intransportable de la culture industrielle japonaise, elle-même inspirée par les techniques du management scientifique.
Bref « Lean » est l’évolution moderne des techniques de production. En quelque sorte toute l’industrie tend à être « Lean ». Lean n’est donc pas une sorte de mode de management comme je le pensais, une technique très particulière. C’est une philosophie générale.
Selon Bill Belt, il ne faudrait pas entendre « Lean » sous sa traduction littérale « maigre ». Il signifierait « sans gaspillage », son objectif est l’utilisation optimale des ressources de l’entreprise. Or, la ressource la plus mal employée est l’homme. Aujourd’hui, c’est un facteur de production, qui « exécute », qui applique des procédures, et, donc, dont on cherche à réduire le coût par tous les moyens. Le point clé du « Lean » serait que c’est l’homme, ou plutôt le tissu social, qui accumule le savoir-faire. Plus on développe ses compétences plus l’avantage concurrentiel de l’entreprise grandit.
En relisant rapidement The Machine that Changed the World, je constate que, contrairement à ce que je pensais, les recommandations des chercheurs du MIT se retrouvent, plus ou moins bien appliquées, dans l’entreprise moderne (notamment dans l’industrie automobile).
Une exception : le rôle central de l’homme.
Serait-ce pour cela que les promesses du Lean n’ont pas été réalisées ?
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