Les mésaventures de la taxe carbone paraissent une illustration des « réformes ratées ». La réforme est lancée sans être très bien ficelée. Résistance de lobbies. Attaque par le camp du président. Les incompréhensions se multiplient. Elle est vidée de sa substance. Le conseil constitutionnel l'achève. Le président s'en désintéresse.
Cependant, les « réformes ratées » semblaient correspondre à des projets mûrement réfléchis. Celle-ci apparaît comme une improvisation opportuniste :
M.Sarkozy est victime de lui-même, d'un coup tenté au lendemain des élections européennes de juin2009. Europe Ecologie a réalisé un score historique de 16,3%. Se projetant sur les régionales de 2010 qui s'annoncent difficiles, M.Sarkozy exhume alors une idée de Nicolas Hulot, celle d'une taxe carbone, censée taxer l'énergie, pour récupérer l'électorat Vert. Le chef de l'Etat rêve aussi d'arriver fin décembre en champion de l'environnement au sommet de Copenhague sur le climat. L'enjeu est historique. Au Brésil, en septembre, M.Sarkozy compare cette révolution aux débats sur la décolonisation, l'élection du président de la République au suffrage universel… ou la peine de mort.
Bizarre contraste avec B.Obama. Le président américain, se transcende dans l’adversité, se transforme, et renaît triomphant. M.Sarkozy, lui, paraît perdre ses moyens. Jusqu’à caricaturer ses propres défauts. Différence culturelle ?
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