Difficile d’échapper aux nouvelles de la Bourse. Ce matin le Japon était au plus bas. Sans grandes raisons d’après le commentateur (son économie étant semble-t-il peu touchée).
L’imaginaire entre fortement dans les mouvements boursiers. Des études de marchés dépendant d’un petit nombre de facteurs bien contrôlés ont montré des dérèglements de cours que rien n’expliquaient. Tous les paramètres qui auraient dû en décider étaient fixes. Les opérateurs s’étaient lancés dans un jeu d’anticipation de leurs intentions respectives.
Voilà ce que donne un groupe d’hommes laissés à eux-mêmes et non coordonnés par des règles communes.
Dans l’évolution humaine, le financier semble représenter une étape imprévue, proto-primitive. Bronislaw Malinowski a montré que les religions des peuples primitifs avaient pour objet d’assurer la cohésion du groupe. Plus exactement d’empêcher les individus de ne rien faire qui soit nuisible au groupe. Le financier n’a aucune règle de ce type. La culture de notre société moderne marquerait donc un très net recul par rapport aux communautés premières.
Faut-il y voir une preuve de la théorie de Stephen Gould (Les changements du vivant) selon laquelle l’évolution ne favorise pas mécaniquement la complexité, mais tente différents types de solutions ?
Compléments :
- L’étude dont je parle vient de SHEFRIN, Hersh, Beyond Greed and Fear: Understanding Behavioral Finance and the Psychology of Investing, Harvard Business School Press, 2002.
- Religion et changement.
- Greed and fear.
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