Je me souviens d’avoir été réveillé par la voix menaçante de mon radioréveil me disant « nous exigeons… ». Je crois qu’il s’agissait d’une grève de l’audiovisuel public qui « exigeait » une modification de statuts. J’imagine que, comme d’habitude, ces hausses de salaires étaient justifiées par la « sauvegarde du service public ».
Le Français a une façon de défendre ses intérêts qui est odieuse. Il nargue le puissant, comme l’enfant ses parents. Il s’arcboute, convaincu qu’il est indestructible. J’en suis arrivé à croire que les assauts répétés des partis « de droite » contre le service public, qui cherchent à lui imposer les lois du marché, viennent de là. De la volonté de mettre fin à une attitude insupportable. Une déclaration d’un professeur de médecine, sur la réforme des hôpitaux :
Ceux qui défendent cette réforme estiment que le statut public est une aberration, parce qu’il empêche les « plans sociaux » ou le dépôt de bilan des hôpitaux. L’idéal pour eux serait de passer à l’entreprise à mission de service public. De ce fait, leur ennemi, c’est « l’alliance objective » des « vieux mandarins réactionnaires » et des syndicats (sic).
L’action de Nicolas Sarkozy ne le prouve-t-il pas ? Le prétendu supporter du modèle anglo-saxon est en train d’imposer le dirigisme français au monde ! Si les membres du service public ne veulent pas causer sa perte, et finir comme les mineurs de Margaret Thatcher, ils ont intérêt (et nous avec eux) à trouver une tactique de résistance un peu plus subtile que le défi.
Compléments :
- La citation vient de : STAMANE, Anne-Sophie, Hôpital 2007 viole l’éthique médicale, L’Humanité, 9 novembre 2005.
- Le mode de résistance français a un nom : la « communauté délinquante ». CROZIER, Michel, Le phénomène bureaucratique, Seuil, 1971.
- La nature de la menace : Sarkozy en leader du changement.
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