J'ai achevé ma pile (petite) de Kundera. Cette fois, il s'agit de son premier roman.
Kundera a un style efficace, économe en mots et précis. Ici, le début est relativement conventionnel, et même un rien pesant. Cela s'allège sur la fin. Mais ce peut être une question de traduction : Kundera dit s'être rendu compte que son traducteur de l'époque trahissait ses textes ; il a repris la traduction, mais peut-être pas totalement ?
Toujours est-il que l'on retrouve les thèmes usuels de ses livres. Ronde de personnages, qui, déjà ne se comprennent pas. Histoires parallèles qui préparent un dénouement final, en quelques heures. Mais pas de drame. Rien n'est sérieux chez Kundera.
Cette fois, nous commençons dans l'immédiat après guerre. La Tchécoslovaquie adhère avec enthousiasme au communisme. L'université est aux mains des étudiants. Ils jouent à la comédie de la révolution. Ridicules et terrifiants. Un des leurs commet ce qui, dans un monde communiste, est le pêché originel : une plaisanterie. Dans une parodie de procès stalinien, il est chassé du paradis par ses amis. Plus d'études et cinq ans de travail dans une mine. Années certes difficiles, mais, une fois de plus, avec Kundera la vie n'est pas sérieuse. Bien loin de "l'Histoire" hégélienne et marxiste, elle est une "plaisanterie". "L'univers est né d'un éclat de rire de l'infini", disait Proudhon.
Quinze ans après, une nouvelle génération de jeunes est là. Elle ne comprend plus rien au communisme et à ses purges, et ne s'intéresse qu'au jazz et à l'auto stop. Même la vengeance n'a pas de sens : le Torquemada d'hier est devenu sympathique.
De livre en livre, l'absurde de Kundera change de nuance ? Après guerre, c'est le bonheur fou des jeunesses communistes, ensuite les années folles du printemps de Prague, et puis un naufrage progressif dans la grisaille, avec, pour purgatoire final, la France ?
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