"J'ai du dégout pour la nouveauté." Montaigne n'aimait pas le changement. Il est dommage que son expérience ne nous ait pas servi.
Montaigne a vécu à une époque de guerre civile. Personne n'y était en sécurité. On ne pouvait même plus faire confiance à sa propre famille. Et cette situation résultait d'un changement. La Réforme. Et cette réforme, comme beaucoup de réformes, voulait rendre le monde meilleur.
Qui veut faire l'ange, fait la bête. Il n'y a rien de plus dangereux que quelqu'un qui veut faire le bien. Il est tout permis puisqu'il défend "la justice". Il peut tout massacrer. C'est regrettable que l'on ne le dise pas plus souvent.
Que recommande Montaigne ? D'abord d'obéir aux lois, même lorsqu'elles ne sont pas parfaites. En fait, il y a toujours un moyen de les interpréter habilement. (Montaigne était un juriste.)
Certes, mais que faire contre un fou-furieux, fou de Dieu ou autre, qui se croit tout permis ? Ne pas répondre à la violence par la violence. Chercher, dans la mesure du possible, à amortir le choc.
Montaigne observe que nos sociétés ne sont pas conçues pour résister à ces fous-furieux. Elles sont désarmées.
Le spectacle de la France actuelle laisse cependant penser que les sociétés tendent à rechercher à installer un équilibre entre pouvoirs de nuisance. Folie de la raison et intelligence collective ?
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