Dans son chapitre "sur le coutume", Montaigne constate que non seulement ce qui paraît naturel et juste varie du tout au tout d'une nation à une autre, mais, surtout, que c'est bien souvent idiot. Il cite Platon qui croit que "pour chasser les amours contre nature", il faut "raconter des fables (qui infusent) cette utile croyance dans la tendre cervelle des enfants."
Platon est le saint patron de l'intellectuel. C'est Gramsci avant Gramsci ? Pour mener le peuple, il faut lui raconter des sornettes, dit-il. Hannah Arendt en fait l'inventeur de l'enfer.
Jamais cela n'a été aussi vrai qu'aujourd'hui. Tout ce que l'on nous raconte est "politiquement correct". Question : pourquoi cela ne marche-t-il pas ? Comment se fait-il que Platon ait-eu tort ?
Edgar Morin dirait que Platon a une "pensée simplifiante". Il ignore la complexité du monde, qui fait que tout change d'une façon imprévisible pour la "raison". Effectivement, la tendre cervelle des enfants croit ce qu'on lui raconte. Mais la cervelle qui murit constate aussi qu'il existe des paradoxes que la théorie dominante n'explique pas. Alors, le doute s'installe. C'est le début du changement.
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