mercredi 22 octobre 2008

Fin des éditeurs ?

Pierre Assouline dans Le monde selon Amazon explique que l’autoédition menace l’édition.
(…) Amazon est désormais assez fort pour imposer un nouveau paradigme à l’édition. En promouvant et contrôlant l’impression à la demande, afin de bannir de notre vocabulaire la notion même de “livre épuisé”, Amazon menace davantage les grands groupes que les petits autoéditeurs. Le stockage de données et d’impression sera le nouveau nerf de la guerre. Ce qui fait écrire à Morris Rosenthal que, plus que jamais, l’édition à venir reposera sur l’internet.

Je travaille avec deux éditeurs, et c’est un calvaire. J’ai la terrible impression d’être un Untermensch. Sans d’ailleurs qu’il y ait malveillance. Ils sont charmants. Mais, quand j'ai le dos tourné, ils m'oublient. Ils ne savent pas à quoi sert un auteur. Les éditeurs sont devenus des publieurs. Ils publient à tour de bras, trop d'auteurs, et ils utilisent leur position de force pour réduire leurs coûts.

Quand une situation de monopole pousse une profession à s’ankyloser, à oublier son métier (promotion des livres, édition des textes, respect de l’auteur, qualité de l’ouvrage), elle est menacée d’une fin tragique ? (« Destruction créatrice »?)

3 commentaires:

Herve a dit…

mazon n'est ni le premier, ni le seul, sur ce marché de l'auto-édition. blgoAgels, apr exemple, fait appel à ... lulu.com

Mais je suis d'accord, Amazon constitue surement le "poids-lourd" du secteur.

Anonyme a dit…

Bonjour,

je suis d'accord avec ton analyse.

Pour ma part je trouve le cas des maisons d'édition similaire à celui de l'industrie du disque. Avec les grandes firmes qui freinent des quatre fers et espèrent ainsi arrêter la mutation de leur marché, bloquer le changement par la force.
Ils étaient bien installés, n'ont pas cherché à se renouveler et se trouvent maintenant dépassés. Ils doivent revoir leur business model dans la hâte et la précipitation.
Cela ne doit-il pas être un avertissement pour les maisons d'édition ? Ou pour d'autres ?

Christophe

Christophe Faurie a dit…

@ Christophe

La question que je me pose : les éditeurs peuvent-ils se remettre en cause ?
Je soupçonne qu'ils sont enfermés dans une "prédiction auto-réalisatrice". Ont-ils une vision globale ? Ne vont-ils pas être tentés de faire un peu plus comme avant ?
Bien faire son métier est, finalement, compliqué. Un exemple : j'ai vu des éditeurs qui avaient peur des journalistes, et qui se contentaient de les bombarder de mails ! (Et ce sont de grands éditeurs.)