M.Macron serait il tenté par le Césarisme ?
Officiellement, le virage qu'a pris le gouvernement s'appelle "démocratie participative". Ce qui n'est pas loin d'être un oxymore. Car le terme même de "politique" correspond à la gestion de la cité (polis) par le citoyen. C'était le cas à Athènes. C'est aussi ce que fait un syndic de copropriétaires. Mais ce mot peut aussi cacher un des aspects curieux de notre culture.
J'ai noté très tôt dans ma vie professionnelle, qu'il y avait un grand moment dans le changement réussi : lorsque le dirigeant français entre en prise directe avec ses collaborateurs. D'un seul coup, il se débarrasse de tout ce qui lui avait servi à gérer l'entreprise jusque-là, et, qu'au fond, il exècre ("les fonctions support", les consultants, etc.). Et il se passe une transformation étrange : les défauts des uns et des autres deviennent des qualités. En particulier, l'esprit abstrait du dirigeant, si propre au Français, et qui est raillé pour son manque de sens pratique, se met à faire des miracles. Il tranche vite et bien, il résout les problèmes insolubles, et il invente une stratégie simple et brillante. On ne le dit pas, le Français est pudique, mais on s'admire.
Voilà, aussi, ce que l'on appelle le "césarisme". Et cela n'est pas bien vu. Car ce type de gouvernement tourne généralement mal. Comme cela a été le cas avec les deux Napoléon, et peut-être avec Charles de Gaulle, le leader charismatique peut perdre le contact avec la réalité. Il oublie qu'il n'est pas un Dieu. Mais ce n'est pas la seule issue possible.
Le César qui tourne bien s'appelle "servant leader" dans les livres de management d'après guerre. Il comprend, il incarne, mais il ne va pas plus loin. C'est peut-être Clémenceau. (Biographie.)
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