L'Europe a négocié un accord. Ce fut une négociation-marathon, comme d'habitude.
L'Europe emprunte 750m€. Une partie sera versée comme une subvention et le reste sera un prêt. Comment est-elle parvenue à un accord ?
Derrière les grandes déclarations de principe, il y a de petits intérêts, et ce sont eux qui font les négociations. Les Etats dits "frugaux", qui demandaient de la rigueur à l'Europe, ont gagné de petits avantages, par exemple. La Hongrie, autre exemple, a obtenu de ne pas être grondée pour ses mesures anti démocratiques. On peut aussi imaginer qu'on y joue du symbole. Par exemple les subventions s'élèvent à 390m, parce que cela fait plus penser à 300m qu'à 400 ?
Mais, derrière les petits intérêts, il y a un mouvement de fond. Il vient de l'Allemagne, qui s'est éloignée des "frugaux". Mais, à son origine, il y a la France. Pour une fois. Comme l'avait observé ce blog, la France était, par son discours, du côté des pays du sud, mais, par ses actes, elle appuyait l'Allemagne (en échange, selon moi, d'une tolérance pour son déficit). Ce n'est plus le cas. Comme le pensait ce blog, qui n'a peut-être pas eu tort, exception qui confirme la règle, c'était ce qu'il fallait pour changer l'Europe.
(Article de Politico.)
Le plus intéressant dans cette affaire sont ses conséquences. Le FT disait ce matin que l'emprunt allait être bon pour les bourses et pour l'euro (donc pas terrible pour les exportations hors EU). Je me demande si, surtout, cela n'est pas un pas vers une réelle union de l'Europe. Car, ce qui fait un groupe humain, c'est la solidarité...
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