Il y a longtemps, j’ai eu le problème suivant. Mon
appartement était envahi par l’odeur désagréable que l’on sent les soirs d’hiver dans les rues de Paris, et ma salle de bain par l’odeur de gaz d’échappements.
J’en parle à mon syndic qui m’explique que c’est une vue de l’esprit. L’architecte
de l’immeuble est dépêché, il me dit de colmater quelques fentes, envoie un
message triomphal au syndic, mais ne donne plus de signes de vie quand je lui
indique que je sens aussi une odeur de cigarette (qui ne peut venir que du
veilleur de nuit du parking).
Ne trouvant personne pour m’aider, y compris chez mes amis
du BTP, je finis par me rappeler que j’ai été directeur du marketing d’une
entreprise de contrôle technique. J’y identifie un spécialiste des bâtiments
qui vient analyser mon système de ventilation. Effectivement, elle fonctionne à
l’envers de ce qui est prévu : mon appartement aspire l’air du parking.
J’obstrue l’orifice incriminé, ce qui me permet à nouveau
d’ouvrir la porte de ma salle de bain. Or, dans les vieux immeubles, l’air est
aspiré par les fentes des fenêtres et est évacué par les pièces de service.
(D’où le danger d’installer du double vitrage, sans revoir le système de
ventilation.) Ce qui rétablit plus ou moins l’aération de mon appartement, et
élimine l’odeur désagréable.
Ce n’est pas tout. J’ai aussi compris pourquoi mon
appartement aspirait l’air du parking. Ses ventilateurs créent une dépression
qui permet à l’air de l’immeuble de circuler de haut en bas. Or, pour des
raisons de fatigue des dites machines, il a été décidé de les ménager (plutôt
que de les remplacer).
Morale de l’histoire
La régulation d’air de mon appartement est un système. Ce
système s’est déréglé quand la ventilation des parkings a été modifiée. En bouchant une des aérations je l'ai à nouveau transformé (changement).
Exemple « d’effet de levier » : le changement est immédiat et ne
demande aucun moyen.
Cette histoire montre aussi qu’il n’y a pas que la
systémique dans la vie. En effet, j’ai mis un temps fou pour trouver la cause
du problème, et je
n’ai pas été loin de me faire insulter par mes copropriétaires, qui ne m’ont
épargné aucun sophisme (y compris un numéro de mécanique des fluides d’anthologie). De l'irrationalité de l'individu, et de l'effet de la culture (française).
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