Je me demande si les questions que soulève la recherche du président de l’Europe ne sont pas en train de définir ce qu’est l’Europe. Au Charybde Blair correspond le Scylla Juncker, ainsi défini :
to a certain sort of Euro-enthusiast in Brussels (…) there can be no better representative of the European Union than Mr Juncker, a member of each successive coalition government in his Grand Duchy (population 500,000) since 1982, a man who has attended EU council of ministers meetings uninterruptedly since 1984, and who is a past master of the dark EU arts of corridor deals, late night compromises and procedural ambushes. Mr Juncker is an unabashed federalist, a chain-smoking bon vivant and loathes the British with a passion (within the British government, the feeling is mutual). He speaks fluent French and German (as well as very good English), and has traditionally drawn his strength by positioning himself as an equidistant honest broker between France and Germany, those two mutually suspicious allies. He can be charming in person, and sincerely believes in Europe, but I am pretty confident the British think he could destroy the union if he ran it, and they will do all they can to torpedo him. (Tony Blair 's EU hopes go "pschiiiit": the French view.)
Il y a incompatibilité entre l’idée anglaise d’une fédération de nations et l’idée continentale d’un état fédéral (comme les USA). D’après John Stuart Mill (Representative government), qui avait regardé le sujet de près, l’idée anglaise n’a jamais marché. Pour qu’une fédération fonctionne, elle doit être arrimée au niveau du citoyen.
Il est douteux que l’Europe se sépare de l’Angleterre, par conséquent, il me semble probable que l’on va en arriver à une solution qui respecte chèvre et choux et ne tranche pas le débat. Combien de temps cela sera-t-il possible ? Lorsque l’on regarde tout ce qu’a refusé l’Angleterre, et l’exemple qu’elle donne, il semble qu’elle s’approche rapidement d’un point de rupture. D’autant plus qu’elle représente un modèle culturel qui est l’opposé de celui du continent : peut-on faire cohabiter des philosophies aussi différentes ?
Compléments :
- La fondation de l’Europe par les Américains : American visions of Europe.
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