lundi 12 octobre 2009

Traité de Lisbonne, ce mystère

Quoi de plus barbant que le traité de Lisbonne ? Eh bien c’est une bombe :

Contrairement à ce que je pensais, le parlement européen n’est pas un bidule informe, mais une machine infernale à nous transformer en fédération. Tous ceux qui y entrent (du moins les partis de gouvernement) perdent leur identité et se fondent dans le combat commun : dissoudre les états et leurs particularités, leur imposer une législation unique.

Or, le traité a donné des pouvoirs nouveaux et forts à l’assemblée européenne. Elle va s'en servir certainement pour mettre un terme aux petits arrangements entre états, au conseil de l'Europe, qui protégeaient leurs intérêts particuliers (la réglementation de la City, peut-être aussi nos exceptions françaises?). Cela au moment même où le nationalisme prend du poil de la bête. Risque de conflit et d’explosion ?

Le traité a aussi installé un président (volonté de la France et de l’Angleterre) et un ministre des affaires étrangères (volonté de l’Allemagne). Mais pour ménager la chèvre et le chou, leurs rôles sont mal définis et empiètent l’un sur l’autre ainsi que sur celui d’autres institutions. Leur contenu va être déterminé vraisemblablement par la jurisprudence et l’exemple des premiers titulaires.

Bref, rien ne va plus, l’avenir de l’Europe peut prendre plusieurs directions : fédération, libéralisme triomphant, débâcle.

Compléments :

  • Finalement nous nous sommes tous cassés la tête pour comprendre la signification du traité de Lisbonne alors qu'il s'agissait peut-être seulement de donner le pouvoir de fédérer l'Europe au champion de cette fédération, l'assemblée européenne. Ne serait-il pas plus démocratique de présenter à l'électeur des modèles possibles pour l'avenir de l'Europe et de lui demander de choisir celui qui lui va, que de recourir à des nuages de fumée comme le font nos politiques ?
  • Le scénario d’avenir libéral : Wake up Europe! (Grand marché européen, réduction du coût des états - mais maintien des nations, extension de l'UE pour stabiliser ses voisins.)
  • L’Europe pourrait être à un tournant de son histoire : Forte Europe ?
  • Suite de ma réflexion sur les « droits de l’homme », je découvre une nouvelle charte des « droits fondamentaux », dont la Grande Bretagne a demandé d’être exclue. The Economist observe que le droit de grève et le droit à des soins préventifs menaçaient d’être « coûteux ».

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