samedi 14 août 2010

École

Période de films japonais. On y parle beaucoup des études du futur époux. Le système scolaire japonais semble avoir le même objectif premier que le nôtre : trouver une place à l’individu dans la société.

Chez nous un de ses soucis est d’éviter à une classe dominante de se reproduire, par conséquent ses critères de sélection sont aussi peu que possible liés à la culture (d’où l’importance des mathématiques, la capacité à y réussir semblant faiblement génétiquement transmissible).

J’entendais il y a peu N.Sarkozy dire que notre processus d’intégration ne fonctionnait plus. Il me semble que la cause principale en est la désagrégation de ce système scolaire.

Je me souviens d’un instituteur déclarant à sa classe, à la rentrée de 1969, que dorénavant l’école ne serait plus idiote, qu’elle ferait appel à l’intelligence. Le principal défaut de notre système éducatif est qu'il est irrationnel. Il fait subir à l’enfant un traitement inhumain, d’autant plus que ce qu’il enseigne et ses critères de sélection sont sans rapport avec les talents utiles à la fonction à laquelle il prépare (cf. le commentaire de JP. Schmitt sur l’incompétence de nos managers). Plus la qualité de la formation dispensée par l’Éducation nationale s’est dégradée et plus ce mode de sélection est devenu ridicule, et plus on a cherché à le court-circuiter (cf. enseignement privé, cours particulier, voire formation à l’étranger).

Mais en cherchant à améliorer l'Education nationale nous lui avons fait perdre sa fonction essentielle : l'intégration sociale. Éternel problème : notre intérêt personnel s’oppose à celui du groupe, donc à notre intérêt à long terme. Et aussi danger de la raison, qui est myope. (C'est un exemple de ce que le sociologue Robert Merton a appelé unintended consequences of social action.)

Reconstruire une société égalitaire semble un exercice difficile. De formidables privilèges ont été reconstitués, or il a fallu une révolution pour abolir ceux qui les ont précédés. 

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