Ce que dit Hervé est que le Rom est quelqu’un que je rencontre tous les jours depuis toujours, et qui fait tellement partie de mon paysage que je ne le vois pas comme quoi que ce soit de particulier. Bien sûr, un dirigeant de CCI m’a parlé des problèmes que posaient ses campements qui s’installent rarement où il faut, et qu’il a beaucoup de mal à faire déplacer. D’une manière générale les Roms semblent être une source de frustration pour certaines administrations et populations locales. Mais c’est bien peu par rapport aux calamités qui nous affligent par ailleurs ! Pourquoi faire un tel raffut à leur sujet ? (D’ailleurs raffut semble le terme adapté : le gouvernement aurait pu les déplacer sans bruit. Le bruit était certainement son objectif.)
Mais il y a une bien plus grande surprise : c’est à quel point ce geste ridicule rencontre d’écho dans la population. Le sondage le plus favorable aux Roms donne l’exclusion à 48% contre 42. Plus exactement ce qui est inattendu est le décalage brutal entre le discours des journalistes et ce que pense une large part de l’opinion publique. Y a-t-il deux France aux valeurs antinomiques, celle qui domine étant extraordinairement minoritaire ?
Mais pourquoi la nation devrait-elle être homogène ? Ce n’est pas parce que l’égalité est une de nos valeurs qu’elle devrait être réalisée. Au fond, le pays a toujours été divisé, il n’y a aucune raison qu’il se soit fondu en un bloc par miracle.
Et si la nouveauté était que, justement, le gouvernement ait décidé de nier cette fiction ? Que notre division soit utilisée par lui à des fins politiques - tactique de Nixon ?
En tout cas, l’élite des médias lui a emboîté le pas. Réaction épidermique et dogmatique totalement disproportionnée, disant, par exemple, que les Nazis ont entamé leur plongée dans l’abîme en diabolisant les Roms (une universitaire interviewée par RFI il y a quelques jours).
Alors, à quand une élite politique qui chercherait à nous unir ? Un B.Obama français ?
Mais qu’a-t-il gagné à vouloir rassembler sa nation ? La haine de tous. C’est un monstre pour les Républicains, alors qu’il fait leur politique, et les démocrates le haïssent, infiniment plus que leurs adversaires, pour ne pas avoir déclenché un Grand soir purificateur.
Voici une leçon pour l’apprenti leader du changement. Celui qui veut le bien collectif court le risque quasi certain de ne se faire que des ennemis. Il est bien plus sûr de choisir un camp et de se lancer dans une saine lutte fratricide.
Compléments :
- Tough-guy Sarko.
- De Gaulle voulait unifier la France. Mitterrand et Pompidou se sont mis d’accord pour se la diviser.
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