vendredi 20 août 2010

Histoire récente de l’Allemagne

A force d'accumuler des billets, j'en arrive à une idée curieuse : et si l’Allemagne avait joué un rôle dans l’histoire récente de l’Europe dont elle n'était pas consciente ? Mon analyse du moment :
  • Réunification. Le chancelier Kohl intègre l’Allemagne de l’Est à égalité avec l'Ouest. La population de l’Est (25% de celle de l’Ouest), se révèlera fort improductive : en dépit de mille milliards d'€ d'investissement le PIB de l'Est n'a pas bougé. Pour ne pas mécontenter l’opinion, M.Kohl emprunte plutôt que de lever l’impôt. La dette de l’Allemagne rejoint le niveau de celle des USA. 
  • Pour permettre cette politique il a besoin de ne plus respecter les critères de Maastricht. Du coup toute l’Europe s’en affranchit. Ce manque de rigueur est à l’origine des problèmes actuels de la Grèce, et de l’Europe en général. Ensuite, l’économie allemande pompe énormément de capitaux (dette), le mark augmente et déstabilise la politique des changes européenne (qui tente de réaliser l’euro), d’où une série de crises, ailleurs en Europe.
  • J’imagine, à ce point, qu’il prélève tout de même sur son économie ce dont il a besoin pour payer ses dettes. Ce qui la plombe. Pour rectifier la situation, le chancelier Schröder adopte une politique libérale qui comprime le système de protection sociale, et réduit de 20% le coût du travail. D’où nouveau déséquilibre européen, et incitation à imiter les réformes allemandes. Or, l’économie de l’Allemagne était naturellement bien placée pour tirer parti de la fortune des pays émergents. (Germany's economy: Back above the bar again.)
Contrairement à ce que pensent les Allemands, ils n’ont pas été les seuls à faire des sacrifices. Il est même possible que nous en ayons fait avant eux : la crise des années 90 n’a-t-elle pas suscité un fort chômage en France, par exemple ?

Même si l’on se place sur le plan économique, on peut s’interroger sur la vertu des uns et des autres. Les réformes allemandes, qui maintenant sont le lot de l’Europe, semblent en grande partie due à une unification faite selon des critères politiques et non économiques : l’Europe a intégré d’autres pays de l’est, sans que cela lui fasse aussi mal.

Compléments :

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