Film de Frank Capra, 1939.
Une fois de plus l’homme simple et pur fait triompher la justice, et suscite la rédemption de quelques brebis égarées, et la perte de celles qui se sont excessivement corrompues (voir par exemple Un shérif à New York). C’est la recette du Tea Party.
Plus surprenant, je retrouve ici ce que dit l’ouvrage que je lis actuellement. Il parle du rejet par l’Allemagne d’avant guerre de la rationalité pour l’intuition et de la ville corruptrice pour la nature pure et saine. Une pensée qui a mené au Nazisme. La haine du capitalisme et du progrès était-elle massivement répandue à l’époque, partout dans le monde occidental ?
Vues les souffrances des peuples, alors, c’est compréhensible, mais pourquoi y aurait-il des âmes pures qui savent naturellement le bien et le mal ? Outre que c’est la faillite de la raison, comment les reconnaître de l’extérieur ?
Autre thème récurrent : celui de la corruption. Un capitaine d’industrie fait dire ce qu’il veut à la presse d’un État entier. Effrayant qu’une nation puisse être autant soumise à l’intérêt individuel. Ce qui me rappelle une émission entendue récemment sur Werner von Braun : la marine américaine, pourtant totalement incompétente, s’était fait confier le programme de missiles américains, et von Braun, le champion mondial du sujet, était laissé oisif. En fait, c’est remarquable que l’Amérique puisse fonctionner en dépit de tant de stupidité.
Raison ? Mon hypothèse provisoire est que l’Américain est increvable. Quand il croit être dans le vrai, il ne lâche pas. Les supérieurement magouilleurs gagnent la première manche, mais lorsque le pays est victime de leur logique poussée à l’absurde, son pragmatisme lui fait donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas. Sorte de sélection naturelle ?
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