mercredi 4 août 2010

Psychanalyse

Idée extraite d'une fin d'émission sur la psychanalyse (France Culture, hier) : on ne peut rien comprendre à la psychanalyse, si l’on n’a pas subi d’analyse.

Idée intéressante, qui est peut-être vraie pour beaucoup d’autres de nos activités humaines. Mais c’est une idée que n’a pas eue l’Éducation nationale qui ne croit qu'en la théorie. Ou, plutôt, qu'il faut des dons innés pour exercer une fonction (diriger une entreprise, ou être médecin) et que son rôle est de détecter ceux qui les ont.

J’ai aussi continué à écouter Michel Onfray démolir Freud. La démonstration ne marche pas : je trouve Freud scientifique dans sa démarche. Il s’examine et en recherchant des enseignements généraux. Sa théorie des pulsions et du refoulement me parait simple bon sens : notre nature n’arrête pas de se heurter aux règles de notre culture, ça ne peut être sans conséquence sévère. De même, il semble avoir vu que le refoulement pathologique de son époque avait pour origine des contraintes sexuelles exagérées. Il suggérait semble-t-il la contraception, pour relâcher la pression. Une idée originale et intelligente, me semble-t-il.

Michel Onfray remarque que Freud n’a pu que s’autoanalyser, faute de psychanalyste. Puisqu’il n’y a pas d’analyste sans analyse, il y a un pêché originel ici, non ? En fait, non seulement Freud ne fait que s’écouter, mais en plus il semble avoir passé sa vie à parler de soi à ses amis, notamment à Fliess, ce qui me semble un genre d’analyse dans laquelle il transforme progressivement en analystes des gens doués pour ce travail. C’est un exemple de poule et d’œuf.

Il reste qu’il a sûrement des ridicules et des faiblesses, que sa théorie n’est certainement par parfaite – à mon goût, et à celui de Bronislaw Malinovski, il a sous-estimé l’impact sur ses travaux de la culture dans laquelle il vivait, mais n’est-ce pas le propre de l'homme d’être imparfait ? N’est-ce pas, même, une illustration de la théorie de Freud ?

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