- Je partage au moins son idée que Freud a abusé du terme « scientifique ». Comme Marx, Taylor et les économistes modernes, il a probablement appelé sa pensée « scientifique » pour des raisons de marketing. Mais ses « diagnostics » m’ont toujours paru risibles, d’autant plus qu’ils se prêtent à la prédiction auto-réalisatrice. Michel Onfray va plus loin et présente Freud en malade, pathologiquement pervers, qui fait une science de sa maladie.
- Je pense aussi comme lui que Freud a été le fruit de son temps : il a surfé sur la vague de la libération sexuelle qu’a générée, en réaction, la rigueur victorienne.
- Michel Onfray dit que la psychanalyse permet de comprendre Freud et personne d’autre. Il est certain que nous voyons tous midi à notre porte. Mais cette porte peut aussi être celle de beaucoup de gens. Et c’est pourquoi nous avons eu quelques penseurs dont les découvertes ont eu une portée universelle. Le rôle de la société est aussi de faire le tri entre ce qui marche et ce qui ne marche pas dans les travaux d’une personne, de même qu’elle a éliminé l’alchimie de l’œuvre de Newton (qui d’ailleurs était probablement une sorte d’autiste).
Et c’est peut-être là où Michel Onfray s’égare. Il affirme que l’homme est un animal comme les autres, que l’éthologie est utile à son étude. C’est faux. L’homme est un animal politique, il a la capacité de créer des sociétés, et ces sociétés, en retour, lui permettent de se spécialiser, par exemple de consacrer sa vie à la philosophie.
Complément :
Complément :
- Michel Onfray croit que l'homme a longtemps pu penser trouver dans ses idées la vérité, parce qu'il se croyait d'essence divine. Plus de Dieu, plus de certitude. L'introspection de Freud est un délire. Mais il n'y a pas besoin d'être Dieu pour approcher de la vérité (ou de quelque chose qui en fait office) : il suffit de regarder autour de soi et d'essayer d'en tirer des enseignements. D'ailleurs, l'homme appartenant à la société, il est bien placé pour comprendre les troubles de ses semblables.
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