lundi 8 septembre 2008

L’homme qui aimait les femmes

Hier je suis allé voir L’homme qui aimait les femmes. Il m’a réconcilié avec Truffaut. (Je trouvais exagérée l’admiration qu’on lui portait de son vivant.) J’y pensais vaguement lorsque m’est venue l’idée que je faisais une infidélité à ce blog. Que dire de ce film ?

Pourquoi ne l'ai-je pas compris tout de suite ? Ce film est une illustration de mon dernier livre (transformer les organisations). L’individu a beaucoup de mal à changer, c’est pour cela qu’il a inventé la société :

Le film est l’histoire d’un homme pour qui certaines femmes comptent plus que sa vie. Pas toutes les femmes, quelques-unes. Mais quand même un grand nombre. Et il est tellement désespéré et touchant qu’aucune ne lui résiste, et ne lui en veut vraiment quand il découvre une nouvelle femme (quasiment tous les jours). D’ailleurs il les porte toutes dans son cœur.

Comme la sienne notre vie n'est-elle pas une répétition des mêmes comportements ? Sisyphe de Camus. Woody Allen refait le même film, dans des décors différents (il copie un genre et y place un personnage qui lui ressemble), idem pour Clint Eastwood (homme indigne aux nobles valeurs)… et pour Napoléon, qui chaque année repart en campagne, à la poursuite de la gloire d’Alexandre ; le pays qu’il sert lui étant indifférent.

Voilà ce qui explique l’échec répété du changement dans l’entreprise. On croit que changer une organisation, c’est changer les hommes, or ils ne peuvent évoluer. Ou très lentement.

Heureusement, nous sommes aussi programmés pour suivre des lois, généralement inconscientes (la politesse). Il suffit de les réorganiser pour que notre comportement change, sans que nous le sentions.

Bien sûr, on ne peut pas les modifier n’importe comment. Elles dépendent toutes les unes des autres, et elles n’ont pas d’existence palpable. Mais si, de ce fait, elles présentent une formidable résistance au changement irréfléchi, il se trouve aussi, quelque part, un petit mécanisme qui permet de retourner la société comme une crêpe.

Compléments :

  • Sur le mécanisme en question : Toyota ou l’anti-risque.
  • Ma vision de Napoléon vient du second tome des Mémoires d’outre tombe.

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