Je ne sais pas trop ce qui se passe aux USA. Mais je peux imaginer que l'Américain est pris entre l'inquiétude personnelle de perdre son emploi, alors qu'il est surendetté, et une perte de confiance dans des valeurs qui comptent peut-être plus que sa vie. Explications :
- Les bulles ne sont pas que spéculatives. Chacune signifiait le triomphe de l'Amérique (La Nouvelle économie a été vue comme un nouveau Millénarisme). On croit à tort qu'il s'agissait d'argent. Pas du tout. La victoire d'un capitalisme mondialisé, pour l'Américain, c'est la paix et la prospérité pour tous, la fin de la barbarie. Un monde meilleur. Or, que découvre-t-il ? Que des escrocs ! L'élite du pays a manipulé ces mêmes idéaux pour abuser le petit peuple.
- Le Président Bush ? Manipulé. La guerre d'Irak ? L'Amérique, qui croyait libérer un peuple de la dictature et lui apporter la démocratie, cause son malheur et se fait haïr. Et si la réelle raison de cette guerre était quelques intérêts privés ?
De là, je vois deux interprétations à l'attitude de l'Américain.
- La « Maginite ». Le gouvernement français disait à son peuple « vous pouvez dormir tranquilles, nous sommes bien défendus » (un film de 1939). Ce qui a fait du Prix de l’excellence de Peters et Waterman un énorme succès ? Il affirmait que l’entreprise américaine était extraordinaire. Alors que les Japonais lui taillaient des croupières.
Homme politique en période d’incertitude : assurez le monde que tout va bien, vous gagnerez les élections ! - Besoin de retrouver des repères pour affronter, avec courage, le changement. Ces repères ? Un peu d'assurance que les valeurs fondatrices du pays ne sont pas pourries. C'est probablement ce qu'a apporté à l’Amérique le Président Reagan qui, vu de loin, a beaucoup en commun avec Sarah Palin.
Finalement, coup de génie de John McCain ?
La citation vient de LABORIE, Pierre, L’opinion française sous Vichy, Seuil, 2001.
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