lundi 29 septembre 2008

De la démocratie en Amérique

Ce blog compare fréquemment les USA et la France. Nous nous ressemblons beaucoup. Pas en termes de démocratie.
  • Qu’est-ce que la démocratie en France ? Un Président qui impose. Une majorité qui le suit, mécaniquement. Une opposition qui s’oppose, systématiquement. Et dont l’originalité se limite à quelques idéaux tellement élevés qu’ils en sont incompréhensibles. En dehors de leaders inamovibles, aucune personnalité ne se dégage. Leur caractéristique ? Leur capacité à se hisser dans l’appareil du parti. La volonté de pouvoir, l’effort surhumain nécessaire pour l’obtenir, n’ont pas permis l'émergence d'une pensée : ils en restent à des idées scolaires. La seule qui pense, qui ait une conviction, est l’administration. D’ailleurs, c’est elle qui écrit les lois. Pas étonnant qu’elles soient aussi mal fichues et difficiles à appliquer. S’il faut trouver un régime proche du nôtre, c’est du côté de la Russie ou de la Chine qu’il faut regarder.
  • Aux USA, de nouvelles personnalités émergent à chaque élection, tous les 4 ans. Le moindre élu a une histoire. S’il a rejoint la politique, c’est généralement tardivement, et parce qu’il avait des convictions grosses comme ça. De quoi, parfois, inspirer un scénariste d’Hollywood. Il décide en conscience. Il peut ne pas aller dans la direction de son parti : une coalition républicaine a failli saborder le plan Paulson. Contrairement à la France d’avant guerre, cette démocratie, où chacun peut tout faire rater, marche. Unité nationale dans les grands moments. Et même en dehors : la majorité actuelle est démocrate. Le président Bush semble-t-il en souffrir ?
Montesquieu (De l’esprit des lois) disait que le principe des démocraties était la vertu. USA exemple de vertu ? Chacun y est poussé par son intérêt, mais, quand il le faut, il sait le mettre de côté. Il sait écouter l’autre, même s’il est opposant. Comprendre sa pensée, faire des compromis (dont le nouveau plan Paulson est un modèle)…

Par contraste le Français en est resté au principe de l'honneur monarchique. Il est enfermé dans ses certitudes. Il n’entend rien. Il émet, mais il ne reçoit pas. Seule une vague de fond peut bousculer son autisme. Et encore, elle doit s’être bruyamment annoncée. La barricade et le pavé demeurent les fondements de notre démocratie.

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