samedi 6 septembre 2008

Péril jaune

Il aurait mieux valu que les canonnières occidentales ne réveillent pas la Chine.

Je parle beaucoup d’Eamonn Fingleton, mais je ne l’ai pas présenté. Je le perçois comme une sorte de Cassandre. Brillant journaliste, ancien éditeur de grands journaux, il est depuis quelques années isolé au Japon. De là il annonce à l’Amérique sa fin prochaine. Jusqu’à il y a peu de temps l’agent de la vengeance divine était le Japon, c’est maintenant la Chine. De toute manière c’est la même chose : c’est le monde confucéen. Et il est machiavélique :
  • L’Amérique est victime de son idéologie. Elle croit que la richesse s’accompagne de la démocratie, que ses valeurs sont universelles. L’avenir de la Chine ? La culture américaine. Les dictateurs qui la dirigent ? Condamnés par l’histoire.
  • La Chine ne l’entend pas de cette oreille. Son arme ? Ce qui ne devrait pas résister au capitalisme : la corruption. Elle prend les américains par leurs intérêts et leur montre que ces intérêts sont de faire ce qu’elle leur dit. Elle a fait des lobbyistes, des grandes entreprises (notamment les grands d’Internet qui lui livrent même les gens qui la critiquent), de la presse… des collaborateurs zélés. Par leur biais, elle manipule le reste du pays. Il sera bientôt confucéen : un pouvoir fort, plus d’opinion indépendante, tous à la botte de l’arbitraire central.
Grande leçon de conduite du changement. (Considérations tirées du premier chapitre de In the Jaws of the Dragon.)

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