Je crois toujours que le risque de crise est lié à « l’aléa moral » (les rats quittent le navire - Crises et risque) et que le moyen de le combattre est la solidarité. L’intervention massive de l’État américain paraît donc intelligente, de même que ce qui semble un effort des banques mondiales de construire un fonds de solidarité.
John McCain, fidèle à sa stratégie populiste, a dénoncé l’appétit du lucre des financiers, qu’il fera payer pour leurs crimes, et son adversaire comme ayant profité de leurs largesses. Que le lucre soit au cœur de la pensée du monde des affaires (favorable à McCain), et que McCain soit immensément riche, n’entrent pas en ligne de compte. Obama semble lui avoir joint l’utile à l’agréable : il soutient George Bush, à contre courant, mais a attiré l’attention du public sur le sort des défavorisés. À tout problème, il y a une solution honorable et efficace. Encore fallait-il la chercher.
Il me semble aussi que « punir les coupables » n’est pas une option (Comment faire payer le banquier ?), pas plus qu’un contrôle policier. Que la crise capitaliste est une conséquence d’une société où le lien entre hommes s’est distendu, laissant l’individu seul face à des problèmes qu’il ne sait pas gérer (Société Générale et contrôle culturel, Combattre la perfidie).
Je serais incohérent avec moi-même si je pensais possible la recréation des communautés de jadis. Le changement doit s’inscrire dans les règles d’une société. Et nos règles sont individualistes. C’est pourquoi Internet et le Web 2.0 sont de bonnes nouvelles. L’ingénieur, l'idéal type de l'individualisme, est en train de la redécouvrir dans ses équations. Il lui sera d’autant plus attaché qu’il pensera l’avoir inventée.
Compléments :
- Mes statistiques sur les profits des financiers viennent de What next ?, The Economist du 20 – 26 septembre.
- J'ai entendu les déclarations d'Obama et McCain aux nouvelles de RFI de ce matin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire