lundi 8 septembre 2008

Inquiétante Palin

The Economist trouve les capacités de décision de McCain préoccupantes. Il aurait choisi sa vice-présidente en 15 minutes. Son équipe découvre qu’elle n’est pas ce qu’elle lui paraissait.

Pourquoi l’a-t-il préféré à de grands hommes d’états ? Parce que tous étaient favorables à l’avortement, elle non. Elle le prouve dans sa vie privée : une fille de 17 ans enceinte (célibataire), une petite dernière atteinte du syndrome de Down (ou trisomie 21 - relativement fréquente chez les enfants de femmes âgées). Voilà ce que veut l’Amérique traditionnelle ? Sans se demander si le gouverneur Palin ne ferait pas mieux de s’occuper sérieusement, traditionnellement, de sa famille, plutôt que de jouer à la politique.Pire :
(elle) ne voit aucune influence humaine dans les changements climatiques en cours, aucune raison de remettre en cause les forages pétroliers dans les zones protégées. L’ordre naturel, et la place de l’homme en son centre ont été fixés une fois pour toute par ce créationnisme qu’il conviendrait d’opposer dans les écoles à l’évolutionnisme honni.
Rappel des théories des philosophes anglais des Lumières (Droit naturel et histoire) : c’est l’homme qui donne à la nature tout ce qu’elle a de bon ? Tout ce qu’il fait est bien. Pas d’effet de serre, ou de bombe atomique ici. (L’homme en question est probablement « l’élu », Palin.)


Et John McCain pense qu’une personne figée dans une idéologie du 17ème siècle va être un leader du changement dont il se fait désormais le champion ? La proximité du pouvoir ferait-elle perdre tout sens commun au futur « commandant en chef » ?

Compléments :

  • La citation vient de : FENOGLIO, Jérôme, Portrait d’une Amérique figée, Le Monde.fr, 7 septembre 2008.
  • The woman from nowhere, The Economist, 6 – 12 septembre 2008.
  • Sur les dangers de l'idéologie pour le leader du changement : Dangereux Adam Smith.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ceci dit elle séduit une grande partie de l'electorat, aussi surprenant que celui puisse paraitre à travers notre prise Gaulois. Parce que ses positions correspondent à des croyances profondément encrées dans une partie de la population, notamment l'amérique rurale ?
A rapprocher d'un de tes billets précédents sur l'idéologie inhibitrice du changement...

Christophe Faurie a dit…

1) C'est vrai que ça paraît le cas. Il semble qu'y ait deux Amériques, celle des élites, les démocrates, mais aussi les néoconservateurs, et celle du "peuple" (les minorités étant ailleurs).

2) Ce que j'ai observé expérimentalement est que la certitude fait planter le changement, parce qu'elle empêche de détecter le petit indice annonciateur de désastre (c'est le problème n°1 du changement en France).
D'ailleurs, contrairement à ce que l'on pense parfois, les Religions ne sont pas figées, mais se réinventent en permanence.