mardi 2 septembre 2008

Réforme scolaire

Ce matin, je découvre qu’il y a eu une nouvelle réforme scolaire.

La réforme est-elle bonne ou mauvaise ? Même critère de décision que pour la prévision météo : le temps de demain a de fortes chances d’être celui d’aujourd’hui. La réforme sera certainement mauvaise, comme les précédentes. C'est-à-dire qu’elle sera immédiatement défavorable aux plus faibles. Et, dans un second temps, à la nation. L’exemple des précédentes montre pourquoi :
  • Ma filleule, qui va avoir 10 ans (elle entre en 6ème), est reconnue comme étant particulièrement douée, or elle a des difficultés avec les divisions. Bizarre, pour moi et pour tous les gens que je connais (y compris ma grand-mère, qui n’avait pas dépassé le certificat d’études) la division n’a jamais posé de problèmes.
  • Fille d’un ami, visiblement extrêmement brillante (en 6ème elle était donnée en exemple aux 4ème), ne comprend rien à son cours de 5ème. Son père découvre que ce cours dit de manière très compliquée des choses très simples.
  • Il y a quelques années j’ai aidé une autre filleule, cette fois-ci en terminale S, à apprendre une leçon de mathématiques qui ne passait pas. Elle n’y voyait que dix pages de mots. Il n’y avait que trois formules (équations différentielles linéaires du second degré).

Je ne sais pas à quoi riment ces réformes, mais à chaque fois elles complexifient un peu plus l’apprentissage de l’enfant. C’est vrai pour tout le monde, mais l’élève qui dispose d’aide a un avantage déterminant. Conséquence : je soupçonne qu'une part massive de la population doit renoncer au succès scolaire dès le début de sa scolarité. Ensuite les jeux sont faits. C’est très préoccupant pour l’avenir du pays :

  • un pays divisé en classes (au sens marxiste du terme) n’est pas efficace. Les pauvres sont inadaptés aux exigences de l’économie moderne ;
  • « l’élite » est faible parce qu’issue d’un système de sélection déficient.

La cause du mal ? Celle qui fait échouer le changement dans l’entreprise. Décision de haut en bas, qui ne prend pas en compte le point de vue de celui qui est concerné au premier chef. Ici c’est l’enfant. Il ne peut pas dire grand-chose. Mais, lorsqu’il sera homme, il ne sera guère reconnaissant à des parents qui ont sacrifié son avenir à leurs week-ends.

Références :

  • Antoine Prost, que j'ai entendu à la radio ce matin : PROST, Antoine, Éducation, société et politiques: Une histoire de l'enseignement de 1945 à nos jours, Seuil, 1997.
  • Un témoignage : La France de Dickens?

Aucun commentaire: