lundi 1 septembre 2008

Géorgie URSS : pas simple cette histoire

La crise géorgienne fait s’affronter des intérêts irréconciliables. Situation désespérée ? Observations issues des références de ce site :
  • L’Angleterre et l’Allemagne ont eu, depuis toujours?, une politique anti-slave (Jihad américain). Ce sont elles qui réagissent aujourd’hui le plus violemment à la politique russe.
  • Thèse de Jean-Paul Guichard (Changement en Russie). USA et Amérique ont l’obsession d’un rapprochement Russie – Europe continentale. Emploi de la stratégie qui a fait le succès de l’Angleterre (cf. l’état actuel de ses anciennes colonies - Tigre tamoul) : « divide and conquer ». Encouragement de la désunion européenne : croissance accélérée, entrée d’un maximum d’éléments culturellement disparates (républiques du Caucase, Turquie…). Le Président géorgien a été formé aux USA...
  • La Russie est, depuis toujours, un empire fragile et inquiet, qui cherche à s’entourer de zones tampons. Il semblerait que sa politique durant la guerre froide (vue par les USA comme une tentative de conquête de la planète) ait été guidée par cette obsession (Grand expectations). Sous cet angle, la déclaration d’indépendance du Kosovo aurait donc été perçue comme un dangereux précédent.
  • Pour arranger l’affaire, les USA sont en élection présidentielle et l’Europe est endémiquement divisée. Le pouvoir russe jugerait-il le moment propice pour rétablir un équilibre qui lui soit favorable ?
Je connais mal le dossier et je ne prétends pas que cette analyse soit juste. Cependant je pense qu’elle montre une situation compliquée. Inextricable ? L’unité et la sécurité de plusieurs acteurs sont en jeu : Russie, Angleterre – USA, Europe, et les contrées qui sont des pions plus ou moins consentants de ces manœuvres. En termes de techniques de changement, l’exemple est magnifique.
  • Ce ne sont pas les intérêts qui sont réellement en jeu, mais la perception que l’on en a. Cette perception est généralement fausse, et elle conduit, tout aussi généralement, à une « prédiction auto réalisatrice » qui mène souvent au drame (possible cas du Vietnam). Ainsi, ce qui peut être en réalité un problème mineur est perçu comme une question de vie ou de mort. Le seul moyen d’éviter ce dangereux phénomène est d’amener les acteurs à se connaître.
  • Nous tendons à croire qu’il y a « une bonne solution » à tout problème. L’esprit supérieur doit la concevoir. Il suffit alors de l’appliquer. Faux. Tels que les intérêts en lice sont irréconciliables. Deuxième raison d’échec du changement : le passage en force.
  • Le changement c’est justement faire aboutir l’irréconciliable. C’est pour cela que l’on parle de Stretch goal : ça semble impossible. Technique ? L’« ordinateur social » : vous mettez ensemble les décideurs concernés, un animateur, une méthode, un objectif. L’idéal est une durée courte, et une forte impression de proximité entre acteurs (la « cocotte minute »). Succès : accord partagé par tous. Vous en tirez une nouvelle « organisation » des rapports entre ces acteurs. Plus fort : ça soude l’équipe. Ses membres comprennent leur logique respective (Que cherche, au fond, tel ou tel acteur ? Que signifie telle ou telle expression, tel froncement de sourcils, du Président russe…).
  • Encore mieux : le changement est l’acquisition par un groupe d’une nouvelle « compétence ». De même que l’élève apprend les mathématiques à coups d’exercices. Ici cette compétence serait un mode de négociation internationale. L’Europe y apprendrait aussi à adopter un fonctionnement un peu plus organisé qu’aujourd’hui. Cette expérience ferait tâche d’huile et inspirerait l’ensemble de ses mécanismes.

Compléments :

  • Mon troisième livre (Mon troisième livre est sorti) explique comment faire un usage systématique de ces techniques, qui sont aussi vieilles que le monde.

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